Textile°1

Faisant suite à son travail sur la vêture de la chair, cette nouvelle proposition me fait penser à la charge que nous déléguons à notre enveloppe charnelle, à l’image de celle que nous entretenons avec l’automobile, la bagnole, la chiotte, la chignole, dont le vocabulaire de désignation est très révélateur du regard que l’on lui …

Sans nom

Crépuscule ? peut-être. Abandon de l’enthousiaste néon du « rien », sans aucun doute ! Ici la pénombre, appuyée du son assourdi de méandres de lin, se glisse, hors du sas, à la conquête de l’œil, qu’elle caresse d’une pluie de photons alanguis. Il faut quelques pas pour voir où mène la prudente enjambée que l’oreille peine à guider. …

Que diable

La porte, ménisque vertical, miroir liquide de Cocteau, fut franchie par Orphée.De la lumineuse Eurydice il ne ramena que l’ombrequi, maintenant, le suit, à lui manger l’âme.JENNIFER MACKAY, gardienne du fragile opercule, chevelure de textile, racines venues du ciel, vous guide, comme Orphée le fut, à passer le pas de l’huis protecteur.Orphée avait des gants …

Sans titre

Que de larmes et que d’autres substances transparentes, lacérées par l’étude, remplissent à déborder ces bocaux posés à même le sol, perlant à en nourrir les lames de l’antique parquet, près du vieux coffre, qu’aucune clé ne saurait faire parler. Ils vous guettent dans la pénombre à peine perlée d’éclats lumineux scintillants sur le verre …

Les petits cousins

Guy Béraud habille les murs de la GALERIE 75 de ses histoires de famille. Elles sont étonnantes ces histoires de famille et pourtant si communes qu’on les croiraient être tirées de nos propres histoires, de nos propres familles. Béraud est un conteur enveloppant et gai. Ses héros, dont il est le héraut, sont feuillus et …

La porteuse

Ce que j’aime dans le français c’est sa pauvreté de sons et sa richesse d’échos. L’amer, la mer, la mère, l’âme erre, lame d’air …. Oui, il y a un D, mais le dé c’est pour coudre les mots et jouer au hasard, dans l’allée à Thouars – jolie petite ville où il doit y …

L’égyptien

Comme les rêves sont curieux à tout mélanger et rendre cohérent les absences de sens. Mes doigts sont pleins de mots qui me semblent inventés à les regarder là, sur la toile. Les brumes du sommeil habitent encore les idées que ces mots aimeraient dire et que je cherche à comprendre. J’imagine les avoir vus …

L’épaulé

Il porteLes pieds chaussés de tombesIl marcheIl est les mères qui ne sont plusSe noyer n’est pas suffisantIl faut avancerPorter même en vacillantDéchirer les nuits aux doigts glacésQui fripent la penséeNe pas oublierNe pas glisserDans le brouillard de l’absenceIl faut marcherEt porterEux et moiSurtoutDevenir un géantPour les bercerNous bercerAu soleilDe la vie

Les deux baisers

Remets moi un p’tit jaune patron. Non, t’as raison, j’ai pas l’moral. Le jaune je le vois comme un smog, comme une sanie, comme une flaque de pisse. Pourtant j’aime bien le jaune, comme celui des boutons d’or par exemple. Ha, j’en ai offert des boutons d’or, surtout à ma voisine qui disait que le …

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Exposition de Philippe Aïni

Du 17 Mai au 30 Juin 2024 plongez dans les oeuvres de Philippe Aïni. Sa bourre et son acrylique dévoilent à chaque toile une histoire sans répits, elles vous tiennent et vous accompagnent dans les affres de ses récits poétiques sans jamais avoir la honte ou la peur d’évoquer le macabre.