L’enceinte

Maminou le confirme : l’ovale de l’enceinte c’est elle, c’est pour elle, elles se sont parlé et ont des choses à se dire. Elle le montre à AÏNI, à Pascal aussi. C’est si peu étonnant que Maminou ait choisi cette œuvre de Philippe AÏNI. Maminou c’est une maman. Outre ses enfants, ceux qu’elle porta et à …

Le compotier humain

Non, mais ! comment tu parles de ta mère ? Compotier, je t’en foutrais, moi, des compotiers et ta bourre devine où j’te la mets, ta bourre ! … Non mais !Quoiqu’à y penser, faut-il te donner tort ? Un compotier n’est-il pas un plat creux monté sur pied ? Un peu comme une femme …. Certains disent « le fruit de …

L’ambassadeur du poids

Klimt …. Comme l’esprit est curieux de s’accrocher à des fragments d’idées quand il vacille à se raconter une histoire inattendue. Le travail d’AÏNI me fait penser à Klimt. Je veux dire que ce travail là – « l’ambassadeur du poids » me fait penser à Klimt. Au début, à l’accrochage, lors du premier regard soutenu, j’ai …

Des seins de nuit 

La nuit l’ange aux seins dessus dessousRêve de la naissance des SaintsLes mots onctueux qui vibrent son haleineGlissent dans le gouffre tendreAillé de candeurs humidesParfumées de tiédeurLa nuit l’ange aux ailes collées de stupeurRêve du chahut étouffant du JeIl aimerait tant l’AutreCelui qui est TuGlissantDans la chaleur du douteSon doigt dans l’auréoleQui marque la saintetéDu …

Les restes

Arrachées à la nuit d’une mémoire effritéeQuelques bribes morcelées s’accrochentVagues sensationsFourmillement de penséesGoût fanéFragiles échosIl manque l’histoire en son entierIl n’y a plus que des mots écorchésSans sensQue le sommier sans bourreAux ressors comme des nidsLogent en pensées disperséesLa bourre n’est plus marquée des pas de l’endormiQu’elle buvait doucementPour un jour restituer le cheminBordé de …

La porteuse

Ce que j’aime dans le français c’est sa pauvreté de sons et sa richesse d’échos. L’amer, la mer, la mère, l’âme erre, lame d’air …. Oui, il y a un D, mais le dé c’est pour coudre les mots et jouer au hasard, dans l’allée à Thouars – jolie petite ville où il doit y …

L’égyptien

Comme les rêves sont curieux à tout mélanger et rendre cohérent les absences de sens. Mes doigts sont pleins de mots qui me semblent inventés à les regarder là, sur la toile. Les brumes du sommeil habitent encore les idées que ces mots aimeraient dire et que je cherche à comprendre. J’imagine les avoir vus …

L’épaulé

Il porteLes pieds chaussés de tombesIl marcheIl est les mères qui ne sont plusSe noyer n’est pas suffisantIl faut avancerPorter même en vacillantDéchirer les nuits aux doigts glacésQui fripent la penséeNe pas oublierNe pas glisserDans le brouillard de l’absenceIl faut marcherEt porterEux et moiSurtoutDevenir un géantPour les bercerNous bercerAu soleilDe la vie

Les deux baisers

Remets moi un p’tit jaune patron. Non, t’as raison, j’ai pas l’moral. Le jaune je le vois comme un smog, comme une sanie, comme une flaque de pisse. Pourtant j’aime bien le jaune, comme celui des boutons d’or par exemple. Ha, j’en ai offert des boutons d’or, surtout à ma voisine qui disait que le …

Sans sentiments

Cette toile a un mystère invasif que les peintres qui visitent l’exposition du travail d’AÏNI, reconnaissent, ou plutôt ressentent. Outre les reliefs de bourre, AÏNI a travaillé le fond de cette toile comme on creuse d’abandon, en marquant de sillons le mur qu’il faut quitter. C’est de l’eau qui ruisselle et qui entraîne le regard …