Au troisième jour

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Le choix est toujours difficile entre la voie normale et la voie interdite, la voie claire et celle où brûle l’âme dans son incandescente déraison. L’ange n’a pas d’idées très arrêtées, quoiqu’une légère préférence la pousse à battre de l’aile vers la ténébreuse porte à l’étroit passage. L’argument est simple, il faut choisir ou, en l’absence, il ne restera que l’ennui de l’attente et la perspective de l’utilité ouvrière.

Les hommes doutent, par fatalité ou anéantissement. Elle, elle aimerait bien et l’une et l’autre de ces voies appétissantes d’aventures, sans choisir, par gourmandise, par plaisir de vivre et surtout ne pas être obligée à subir le progrès qu’on lui vend et qui s’érige en certitudes fumeuses. Plutôt attendre sur les traces de son passé que de courir vers un avenir dans lequel tout part en fumées.

L’ange la regarde avec sympathie et lui dit que la valise, celle qu’elle va lui rendre, est un beau bagage, déjà bien rempli et qu’il fait d’elle une délectable arpenteuse de vie. Les hommes n’entendent pas l’ange aux paroles de chemin et se contentent d’attendre que le progrès pense à eux pour accomplir leurs destins.

Les hommes n’écoutent pas non plus leur compagne qui doucement s’éloigne d’eux. Ils n’entendent pas ses mots, ils ne comprennent pas son désir de fuir la fatalité, son besoin de dire oui, plus que de dire non, en imposant son choix à ceux qui lui imposent la soumission.

La liste est longue des insoumissions des femmes. C’est toujours elles qui déclenchent les révolutions et quand les hommes demandent du pain les femmes l’exigent, quel qu’en soit le chemin. Alors les hommes suivent et écartent les femmes de peur que leur envie de vivre ne bouscule leur besoin de soumission.

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