Rencontre atypique

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C’est curieux l’amitié, c’est inattendu, ça s’impose. C’est une sorte de béatitude cristalline, aussi fragile qu’éternelle. Un rien la bouleverse mais elle résiste à tout, enfin presque…. L’amitié ce n’est pas l’amour, c’est un voyage qui peut se suffire à soi-même. L’amour se nourrit d’amitié et sans elle, toussote, cadré d’obligations, les pieds dans une mer hormonale plus ou moins éloignée du rivage. L’amitié a d’autres contrats que seuls les vents mauvais rongent à en détruire l’édifice, sans qu’aucunes réparations puissent se faire.

On ne se remet pas de la ruine de ce qui nous semblait que nous étions l’autre, tout autant que nous pensions qu’il était nous. On ne choisit pas l’amitié qui éclaire notre vie bien plus que mille soleils, fussent-ils de Van Gogh. Elle s’invite et noue à rendre confus qui est l’un de l’autre. La perte de l’ami est une époustouflante douleur ravageuse de sommeil.

Pourtant il est un moment ou l’un ou l’autre ne désire plus n’être que l’un-l’autre. Ce moment tragique est sans doute l’hypothèse du plus beau moment de l’amitié, celui où les mains se quittent sans nier l’extrême fraternité.

L’amitié est une étrangère fraternité. Comme en amour on ne sait jamais qui est l’autre, on l’admet comme on s’admet dans son regard. Puis un jour l’autre ne se regarde plus de la même façon et on prétend le voir sous son vrai jour, en révélant le nôtre.

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