Les états généreux

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Le chas, jadis, il y a plus de dix-huit mille ans, au solutréen habité d’aurochs, de mammouths et d’ours, accoucha de l’habit, du moine, du chapeau, de la mode et de Dandora la maudite, là-bas, à Nairobi, si peu loin du berceau de l’impérialiste bipède.

Là, où le chameau répugne à passer, s’engouffra l’humanité, que sa maigre toison animalisait au point de la confondre en une sorte de bestiole malingre.
L’humanité ne tient qu’à un fil que son ingéniosité tissa en vestes, chemises, pantalons et robes. Vêtue d’oripeaux, le chas le hissait à n’être plus comparé à ces créatures habillées de nature en poils ou en plumes, en écailles ou en cuir. L’humain pouvait marcher au pas, fier de sa distinction et saluer d’un chapeau les autres chapeautés.

Darwin l’explique, à cette petite fille si joliment vêtue, que l’humain s’habille pour tenir chaud à l’âme que les animaux n’ont pas et qu’ils auront peut-être si, sortant des marais et des mangroves, où le plastique fait encore défaut, ils se dressent à rejoindre leurs paniers au fond des cuisines carrelées. Alors vêtus de petits manteaux pour la promenade défécatoire du matin, ils auront une place d’oubli au salon où trône la télévision en impérative présence.

Loin des marais et des mangroves habillés de plastique, décorés de déchets, parfumés de chimie, le vivant se drapera des haillons d’une nature racontée en film muets de téléphones portables. Darwin avait-il pensé au « Grand Remplacement » du vivant, à l’étouffement de l’animé par l’inepte particule sortie de son génie ?


Les GORGÔ croient en l’animalité de l’humain et ne sont pas loin de penser à l’humanité de l’animalité et s’ils hésitent à passer ce cap c’est sans doute pour la difficulté à le prononcer à haute voix. Il y a fort à penser que les dinosaures, qui devaient être devins, se soient suicidés en espérant que leur disparition stopperait l’arrivée des prudes créatures amoureuses du chas.

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