On dit toujours un nu, c’est souvent unE nuE que la plupart du temps des peintres-mecs représentent. Reste que c’est plus rapide à dire ou à à écrire – un nu, que « tableau d’une bonne femme à poil », ce qui, en plus, est un peu vulgaire !
Donc c’est un nu.
Un nu ou une nue, ce sont les mêmes lettres. Il ne doit pas y avoir une kyrielle de mots de ce genre, comme mué et ému ou sac et cas. …. Je vous laisse le jeu.
Et alors ? dites-vous un peu agacé par ce début qui semble ne mener à rien ou à pas grand-chose …. Eh bah à ça, à cette simplicité grandiose d’un peintre qui, dans cette œuvre, va bien au-delà du « représenté » et qui, en 3 coups de pinceau et quelques traits met à nu son nu.
Tout y est, et dans cette chanson du corps on attend que ce nu se détende, sorte du cadre et nous parle. Œuvre magistrale d’une main libérée à n’en faire qu’à sa tête, celle si bien posée sur les épaules du peintre qui, à force de regarder, de voir et de faire, sait.
Vous ne trouvez pas, au-delà du bleu, qu’il y a un peu de Matisse dans ce grand corps alangui ?
BOUCHER a, sans aucun doute, brouté les pinceaux des arpenteurs qui le précédèrent et cette divine nourriture l’a fait grandir à devenir lui-même.
J’ai peu d’œuvres de ce grand peintre à la GALERIE75, mais fichtre ! que de plaisir à les vivre, car elles ne sont pas d’une prétention vacharde à vous faire esclaffer d’un sublime drapé ou d’un réalisme à bouche béer les amateurs de rendu kodakien. Elles sont tellement simplement évidentes qu’on les regarde comme de vieilles copines.