Boucher, Alain Michel Boucher …. Je m’aperçois n’avoir fait aucun jeu de mot avec son nom, même pas avec ses prénoms, même pas un petit Alain aime boucher …. Reste à savoir ce qu’il aimait boucher le Boucher … Le vide, par exemple ! Boucher vécu dans la nécessité matériel, refusant toute forme de concession qui aurait pu amollir sa volonté artistique. Il est rentré en peinture, en céramique, en verre contre tout ce qui aurait pu le détourner d’être un artiste.
Boucher me fait penser aux pirates qui tiraient le premier boulet dans leur propre bateau, s’obligeant à vaincre ou mourir.
Pas de chauffage, peu d’eau, peu d’électricité, mais un travail énorme, gigantesque, polysémique. Un Boucher c’est tiré à mille exemplaires quand c’est du papier offsété et à 50 exemplaires quand c’est un ensemble, contenu dans une boite sculptée, de lithographies dédiées à sa fille Léa, mais, l’un et l’autre et les autres, sont numérotés à la main …..
Combien de tableaux, combien de sculptures en verre ou en céramique, combien de textes illustrés, combien d’affiches, combien de décors de théâtre.
Ce type allait comme un laboureur en étant le soc, la charrue et le cheval. Il ne travaillait pas, il était son travail. Ce bourreau du pinceau n’était pas un ermite ni même un misanthrope. Il avait amis, amours, enfant, famille et clients forcenés qui le suivaient à la trace au fil de ses déménagements.
Je ne l’ai pas connu, j’en ai une certaine déception.