En attendant le dernier bus

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Eh bah voilà, manqué plus que ça !!!! PAULINO fait du Dubuffet … Oui oui, du Dubuffet de la série « métropolitain » revisité par un mec de Dunkerque où le métro s’appelle autobus et qui pour faire le moderne a introduit le téléphone portable… Personne n’est dupe Monsieur PAULINO, mais d’un autre côté je suis bien obligé de constater que ça tient la route et qu’on est pas pressé de voir le bus arriver.

C’est un travail de peintre. Quel culot ces cernes. C’est vigoureux, c’est composé, c’est dessiné, c’est totalement vrai dans les regards, dans les prises d’objet et c’est remarquable dans l’éclairage. Le bleu de la foule, contrastant la chaleur des constructions, renforce l’idée de densité et de nombre ; il situe la scène en nocturne et terrasse l’éventuelle rumeur en un silence pétrifié de l’absence de l’autre. Nombreuse solitudes ! Pas de téléphone portable avant la prière du soir !

Tu as bien raison Edith M. Pourtant ces gens semblent prier. Ils sont tellement bus qu’ils en manqueraient leur bus, raison de leur attente. PAULINO salaud, comment tu traites, traitre, tes contemporains ! En 1991 la France connait le fatal déferlement de ces libérateurs, de ces ouvreurs d’univers, de ces rapprocheurs de nous-mêmes, de ces enfermeurs de vivants, de ces tueurs de contacts ….

Depuis plus personne n’y échappe. C’est le Graal, un Graal en plastoc que l’on jette avec un bout de notre âme, pour en avoir un plus terriblement ravageur de neurones, un qui dira remplacer ce bout d’âme jeté et que l’on jettera avec un autre bout d’âme, en perdant, petit bout par petit bout, un I, puis une jambe du aime pour devenir des ânes sans âme. PAULINO, bien sûr, c’est nous qui attendons le bus.