Cinquante et un

cinquante-un-peinture

51, César arpente les plaines gauloises. Il ne lâchera rien. Pour être le maître de Rome, il doit-être le maître de la Gaule. Bientôt le glaive de Rome clouera les hordes chevelues. Gergovie n’est pas loin. Bientôt le silence régnera sur le sol dévasté. Est-ce l’écho de ce vide qu’AÏNI exprima dans cette œuvre fiévreuse où même la bourre, cette fidèle compagne, manque. L’urgence commande.

AÏNI, au cœur même du rêve, dans les gouffres les plus profonds de l’abandon, surgit à l’impérieux appel ; regarde ! déjà s’estompe ce que tu dois saisir. Sors, arrache du néant ce que la toile attend !

Quelquefois, ce pressant appel à la nécessaire urgence, sonne comme une alarme à déchirer l’esprit. Lui, qui se dit libre, n’est plus que possédé par l’urgence outrancière qui lui est imposée.

AÏNI est un marin de guerre que les hurlements des sirènes jettent hors de sa couche en le jetant dans une mêlée tant hallucinante qu’hallucinée.
Est-ce une transe ? AÏNI est-il un chamane ? La lumière de l’appel guide sa fougueuse énergie, refuser d’avancer c’est perdre le fil. AÏNI n’attend rien, il va, abattant devant lui l’œuvre nécessaire à son avancée qui n’a point de limites, hors celles de son corps, à qui il demande d’accepter le pain quotidien de l’effort.