La longue marche

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Quand on regarde un Souvraz, quelque soit l’angle de vue ou d’éclairage, il n’y a ni moirages, ni reflets et si on oublie que ces toiles sont peintes, il vient à l’esprit que l’on voit des tapisseries finement tissées ou finement brodées.

Souvraz, en utilisant de la colle et des pigments, cherche à retrouver le mat des fresques de la Rome antique pour que son œuvre, une fois posée, à l’instar des œuvres de Pompéi, s’incorpore au mur d’accueil, en devienne un élément fusionné et non un élément que l’on sait accroché.

La toile peinte et vernie impose généralement un axe de lecture, il faut être devant, celles de Souvraz se lisent au détour du regard, interpellant l’ordinaire, créant un quotidien, une intimité. Toutefois une œuvre de Souvraz n’est pas du genre à s’effacer, à disparaître, à s’oublier, le moindre détail attire l’attention, crée le questionnement, rend le regard actif.

Bien sûr la lecture d’un Souvraz réclamant le décryptage n’est pas plus une obligation que le serait l’introspection ; un Souvraz a en soi suffisamment de force narrative pour satisfaire le fait de tout simplement vivre avec lui, en en acceptant la nourrissante présence décorative, laissant au temps de faire germer les petits crépitements de pensée qu’il suscite.