sur-la-digue

Christophe PAULINO est un chroniqueur. Il trouve dans le quotidien le spectacle de l’inattendu que son coup d’oeil débanalise et transforme en événement. Il écrit et c’est sans doute pour cela que sa peinture raconte et fait de l’ordinaire un thème de représentation et de réflexion. De réflexion ! La peinture de PAULINO est une sorte de miroir, c’est nous qui nous voyons dans ces sensibles projections.

On se voit mais on ne se sent pas jugé, simplement nous sommes montrés, sans violence, sans condamnation. Sa peinture a la souplesse de son dessin, elle ne semble pas rechercher une quelconque approbation académique, elle accompagne le trait, qui, lui-même, vit l’indépendance que lui laisse l’idée à laquelle, pourtant, il est au service.

Tout est vrai dans cette fausseté d’exactitudes, et même plus vivant, car débarrassé des scories du bien représenté. La question du « qu’est-ce que tu veux dire » ne se pose pas pour PAULINO, son travail porte l’évidence de notre ressenti et s’il se peut que les spectateurs puissent ne pas avoir le même regard, pour autant aucun d’entre eux ne sera le jeu d’une moquerie assassine. Bien sûr que l’on se voit soi-même dans cette oeuvre, absorbé par son portable, mais en la regardant je pense à Millet, c’est le jaune d’un champ de blé derrière homme vouté comme un paysan qui me fait glisser dans cette idée, pourtant c’est une digue et c’est Dunkerque ….

C’est l’art de Christophe PAULINO, que je pense être le fruit de sa très grande culture, que de nous amener à évoquer tel ou tel peintre, dont il aurait pu s’inspirer plus ou moins consciemment.