Crépuscule ? peut-être. Abandon de l’enthousiaste néon du « rien », sans aucun doute ! Ici la pénombre, appuyée du son assourdi de méandres de lin, se glisse, hors du sas, à la conquête de l’œil, qu’elle caresse d’une pluie de photons alanguis. Il faut quelques pas pour voir où mène la prudente enjambée que l’oreille peine à guider.
Entrer dans l’installation de Jennifer MACKAY est lui rendre l’hommage de l’abandon, comme on se glisse dans l’écoute d’une histoire, guidé par la main invisible, au déplacement si lent, qu’elle nous confia en nous ouvrant la porte.
L’œil, éclairé de lenteur, découvre et plonge à l’appel de mémoire et lit, dans cet espace si dense, ce qui s’écrit sur le grand livre des émois, que chacun porte en soi, si pesant à en tourner les pages à la lumière du jour et si volubile, quelques fois, à la lumière du doute. Jennifer MACKAY nous tend un miroir, à nous de nous y voir.