La réunion

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Souvraz, lors de voyages en Italie, fut attiré par l’aspect mat des fresques et sans doute par les histoires qui y étaient peintes. Quand on regarde le travail de Souvraz, quelque soit l’incidence de vue, il n’y a ni moirage, ni brillance qui viennent troubler la scène qui, bien au-delà de l’exercice de représentation propose une dérive mentale, un voyage mnésique, un vagabondage.

Être en présence d’une toile de Souvraz est assez curieux, du moins dans la série qui est exposée à la GALERIE 75 jusqu’au 30 novembre 22. L’image semble boire le regard, absorbant la lumière. Être trop hâtif en laissant dériver le regard, nous prive de l’émergence d’une lumière irradiante, comme venue de l’épaisseur de la peinture.

Souvraz ne peint pas en aplat, ses teintes ont la complexité du vent, de l’eau, et, dans la vibration, et, de la vibration surgit cette lumière qui vient chercher l’œil pour plonger dans la mémoire et y cueillir l’écho qui donnera un sens, souvent changeant, à la scène habitée de personnages. On ne regarde pas un Souvraz sans le vivre, sans chercher à y rentrer, à demander ce qui se dit, à chercher les symboles récurrents, les liens de ce qui constitue de toile en toile une fresque géante qui, comme une bande dessinée raconte l’auteur, mais nous raconte aussi.