Dans ce petit tableau (30 cm par 40 cm) il y a un résumé de l’actuel PAULINO : maisons, humains, animaux et j’y ajoute l’espace, car même en lieu fermé, comme un intérieur, il y a un espace dont les murs qui le limitent sont difficilement situables ou même identifiables.
« La promenade », c’est une hypothèse de titre, j’inclinerais plus sur « la conversation » ou « l’excuse ». Je ressens la suite d’un drame qu’un cauchois pourrait résumer en « ça marmule, la cabane est bas su l’quin » Enfin, je pense que le drame est passé et que l’quin a choisi son camp, au pied de sa maîtresse, loin du tyran qui essaie de se faire pardonner. C’est l’quin qu’a la plus grande ombre, image de sa mortification, il ne peut que subir, il les aime tous les deux, il les sent malheureux, surtout elle, elle qui le nourrit. Après c’est l’ombre de l’autre, mais elle n’est pas très grande et il la traine comme un relent de nuit et d’épouvante.
Elle, elle n’a pas d’ombre, elle est encore absente, son désir est de n’être pas ou peut-être même de n’être pas née. Il va falloir qu’il se déboutonne le mec à l’ombre médiocre, et que ses mots remplacent les maux, peut-être même les coups. Ils sont appuyés sur un parapet, la mer est basse comme leur moral et le brouillard sème la zizanie, noyant les maisons dans une improbable réalité.
Comme à l’ordinaire dans une oeuvre de PAULINO, les fenêtres s’accrochent au ciel ou volent tel un essaim d’oiseaux, donnant l’impression d’attentifs regards dont le rôle n’est pas de surveiller mais de rassembler les égarés. Je suis étonné d’écrire ce scénario qui ne peut que déboucher sur une tristesse, tristesse que je ne ressens pas. Il y a peut-être eu un drame mais, et c’est tout l’art de PAULINO, il y a dans cette scène une impérieuse sensation d’humanité.