Mélancolia

mélancolia

Que dire de l’abjecte qu’aucun cri n’arrête
Et qui semble exulter à l’horreur exprimée
Ne rien dire est-ce l’encourager
Et ce grondement énorme à déchirer le corps
Faut-il l’étouffer et ne plus respirer
L’effroi glace la pensée et paralyse l’espoir
Creusant une attente d’une longue éternité
A maudire la vie en espérant sa fin
Puis soudain la résignation d’un silence fermé
À peine troublé par le souffle hésitant du corps
Qui si difficile à habiter lutte à vouloir vivre encore
Est-ce le noir de la nuit qui tombe
Ou le jour qui l’efface en déchirant le voile
Qui couvre le regard à vouloir se maudire
Et à bénir la main qui étrangle et qui cloue
Pourquoi ce supplice
Quelle faute enfin mérite cette croix
Si ce n’est le désire de qui l’inflige
Dans l’étrange plaisir auquel il semble croire
Et le ronge d’une horreur qu’il écarte en l’infligeant à l’autre