Ah ! Léa, quelle aventure pleine d’inopinations ! Il fallait sans doute s’y attendre en faisant remonter ce limon si fertile en sentiments. Combien de mètres cubes, de mètres carrés, de kilos, mais aussi d’hésitations à s’y lancer, d’objets à dégager, de temps à y consacrer ? Et puis, cette quantité de miroirs aux tains inattendus, qui conservèrent des images oubliées, mais si présentes maintenant qu’elles sont dites au détour d’un regard à peine posé.
Léa, en aérant cet ensemble prodigieux, tu dégageais les mémoires d’un oubli que les couches de temps paralysaient en falaise. A. M. BOUCHER. Qui ne s’est pas interrogé sur ces deux lettres : A & M ?, un peu comme le K. de Philip K. Dick ? Alain Michel Boucher … Voilà qui est dit.
Pour moi A.M Boucher c’est, depuis que je connais son œuvre, Claire Bretécher peintre. Je n’ai rien pour étayer cette idée.
Je ne l’ai jamais rencontré. Ça aurait pu se faire chez Denis Goudenhooft. Ce rendez-vous manqué n’entrave pas ma plongé mémorielle, ma sympathie pour le trait, pour la couleur, pour la liberté de ton que j’ai retrouvés en franchissant la porte de la Chapelle du Carmel où son travail palpitait.
Ah ! Léa, je comprends les moments ahurissants lors desquels, sur la chaise d’accueil de ce salon improvisé sous les voutes déclassées, se posait le détour dans un temps qui maintenant n’existe que dans la force bouleversante de son évocation. Merci, Léa, de cette bulle colorée qui rappelle la Galerie Médiane de Jean-Marie Tiercelin. Je garde jusqu’en fin août une sélection des œuvres de ton père. C’est un grand plaisir et une grande émotion aussi.