La séance

La séance

On a beau n’avoir qu’un corps et ne le vivre que de l’intérieur, on l’oublie la plupart du temps. Heureusement la douleur, quelle soit psychologique ou physique nous rappelle à la maison, ce que bien souvent l’on signe d’un « pourquoi moi …. ». Cet ultime aveu ne se fait que dans une sorte d’impossible refus – bien sûr que c’est moi … et ce « moi » le contentement ou le plaisir peinent à nous voir l’exprimer. Le Nirvana doit être une sorte d’anéantissement, ou pour le moins d’engourdissement, à faire regretter le moindre des tourments, qui pour le fait, donne envie d’autre chose.


La douleur est une lettre d’amour envoyée à la vie, elle exprime la demande de soins, de compassion, de tendresse, de guérison. Elle appelle l’autre, celui ou celle qui sera le vecteur de la renaissance, qui comprendra et de ce fait dira la réalité de celui qui souffre.


Le corps est comme une bagnole dont ou peut-être bêtement fier, on lui demande de rouler au son des rires et de la satisfaction, mais cette saloperie peut tomber en panne et manque de pot il n’y a pas de porte de sortie, on y est bloqué le nez écrasé sur la vitre à appeler les autres, ceux qui, comme nous juste avant l’invraisemblable, roulent sur le naïf ruban d’une immortalité rêvée.


Personne n’aime souffrir, pourtant c’est le seul moment où l’on est soi et on ne l’est que dans l’extrême paradoxe du refus. Le « JE » n’a jamais autant de valeur que dans cet espace fusionnel de l’âme et du corps qui se rit de l’envie de divorce et qui te crie « Tu es moi », ce que certains font avant que leur corps ne le fasse.

Pour en apprendre plus sur les Gorgô :