Une expo de PAULINO c’est du lourd …. En plus de ce qu’il nous donne à voir, il nous donne en écho ! et vas-y que je te sorte Picasso, Rouault, Ensor, Millet, Van Gogh, CoBrA et j’en passe, mais je m’arrête sur Serge Gobbé qui lui aussi est évoqué, mais en faisant « l’homme en coin » PAULINO ne pouvait pas penser à Gobbé dont il ignore l’existence et le travail.
Toutefois, il y a du Gobbé dans cet élan pictural, du Gobbé un peu moins chargé en matière, presqu’assagi, et puis ça me permet de saluer le roi du goudron et du ripolin qui vaut bien plus qu’un rapide regard. La peinture de PAULINO a la souplesse d’un tapis volant : elle porte le regard, soutient l’imaginaire et virevolte dans le flux de nos pensées. Je suis intrigué par les fenêtres qui, comme les étincelles d’un feu de bois, émaillent le ciel de la plupart des tableaux que PAULINO fit. Tiens, ça me plait bien ce « PAULINO fit », ça me fait penser au Barbier de Séville …
Bon, revenons à nos moutons, ou plutôt à ces fenêtres qui illustrent si bien l’envol de nos pensées. Il y a plein de fenêtres, plus de fenêtres que de verres ou d’animaux, dans la peinture de PAULINO. Outre ce symbole de l’intime vers le public, ce ménisque de verre plus ou moins fragmenté, qui me semble dans ces oeuvres remplir le rôle d’un regard bienfaisant et attentif sur le passant isolé et aussi, à l’instar de leurs propres angles de vue, une invitation à la liberté du regard.
Voir en voyant bien plus que le regard, n’est-ce pas, en dehors d’une dérisoire onctuosité, une sorte d’ultime compliment ? Mais je ne vous ai pas écrit sur ce tableau « L’homme en coin ». Venez donc le voir, il est des oeuvres dont la complexité nécessite la rencontre et le dialogue.