Mon grand-père, William, me disait « tu frlizes p’tit Pierre » avec cet accent si terrien que l’on entend plus maintenant. Il fut blessé au Chemin des Dames, comme tant d’autres, les autres mouraient, rares étaient ceux qui s’en sortaient, et il passa sa vie au service des autres, auprès de ma grand-mère, qui fonda L’Envole Saint Jean pour éduquer les enfants trisomiques.
Pardon Catherine WOLFF de cette digression, c’est à cause du mot « frise » qui m’évoque William plus que le Parthénon ou les palais indiens. La tienne de frise semble évoquer les tourmentes d’une soirée consentante qui, mimant les affres dantesques des cercles les plus sombres, cherche l’éclairage d’une béance à combler.
Animaux, femmes, hommes …. diable ! que de monde dans ce défilé où tout est figuré sans tomber dans un lourd démonstratif tout simplement inutile.
Catherine WOLFF avec cette frise dit sa puissante pratique du dessin, son sens de la composition et sait accrocher notre regard par de petites touches colorées.
Cette frise est petite, elle fait 22 centimètres de large pour quatre-vingt-un centimètres de long, mais elle chante une histoire vieille comme les civilisations et si vous écoutez attentivement vous entendrez de multiples accents, ceux des rêves, des désirs, des envies.