Le douteux

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Des vrais peintres il y en a, les voir nécessite de l’attente, un peu comme à l’affût, mais là, le paradoxe est que c’est dans le gabion que le peintre fait feu sur l’amateur venu mâter de ses yeux les plus francs. Un coup suffit pour ouvrir les chakras, déposer l’attente, avancer dans une terre qui parait familière tant elle nourrit.

Le vrai peintre n’a pas fatalement de diplôme et peut peindre comme un pied, c’est un conteur nègre, porteur de destiné, qui puise dans ce qu’il est devenu, pour nous raconter et faire jaillir en nous les images que les siennes supposent. Souvraz est de cette sorte, négligeant l’orthodoxe mais pas le cheminement, aussi difficile soit-il. Son travail pose, comme pour beaucoup, l’abandon du bien représenté, du chaudement anatomique. Souvraz se raconte sans nous faciliter la tâche. Il marmonne, soliloque, nous laisse l’égarement en ouvrant largement la porte du refus.

Ceux qui restent le savent, Souvraz sous son air mutique est un bavard héleur de lassitude, l’avoir sur son mur c’est se convier à s’inventer dans des regards complices.