Le bœuf amoureux

boeuf-amoureux

Crapaud, je te trouvais rigolo, bien qu’un peu gros, mais là, tu as l’air d’un ballot à patauger dans la fontaine et a m’en faire toute une fable. Ce n’est pas de moi que tu es amoureux, c’est de l’idée que tu te fais de toi si tu réussissais à me séduire. Je t’aimais bien en grosse grenouille crapauïdale.

C’était rigolo de fumer des clopes avec toi et tes potes en faisant attention de ne pas tout faire péter. Déjà ton histoire de baiser qui te redonnerait ton identité de beau peintre romantique était un peu lourde. Mais quand tu t’es mis à grossir, à souffler des naseaux ton soi-disant désespoir, à te languir dans d’improbables comparaisons avec Io et Europe et avec toi en taureau monté comme un Zeus de pacotille, c’est devenu pesant et même envahissant …. Et tu as choisi d’être un bœuf ! … Remarque c’est mignon !

Manque de pot ce que j’aime dans le bœuf c’est le carpaccio. Tu me diras, toi qui prétends être un peintre vilainement trahi par une sorcière, que c’est flatteur de m’évoquer un peintre si délicat. Mais tu ne m’as pas dit pourquoi cette sorcière t’avait crapauté ? Bon, je te signale qu’un de tes copains est venu te voir. Je vous laisse, vous avez certainement des tas de choses à vous dire.

Bénédicte : « Les bœufs et les beaufs c’est un peu pareil, ils ne sont pas très fins, et ça n’est pas très dur de savoir ce qu’ils ont dans la tête. De la même manière, cette dame drapée dans son châle, tu sembles bien savoir ce qu’elle pense. Elle n’est pas très gentille ceci dit, elle est prête à manger ses amoureux en carpaccio. C’est bien meilleur que les cuisses de crapaud, ça vaut le coup de transformer les peintres en crapaud et les crapauds en bœuf. Quelle histoire! » 

Pour en apprendre plus sur les Gorgô :