Le bâteau pélican

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La gravure « Le bateau-pélican » est sans doute une des plus « bavardes », et ce sans note péjorative, de l’ensembles des travaux qui sont visibles sur les murs de la galerie. Je ressens cette gravure comme composée d’une spirale dont la mer est le centre et dont le bras se développe sur la droite en démarrant du haut. Les personnages, dont certains sont à peine esquissés, semblent sortir d’une corne d’abondance et forment une procession qu’un coup de vent, venu du haut de l’ensemble, disperse vers nous.

En entrant ce matin dans la galerie où sont exposées les gravures de Jacques POULAIN, j’ai eu la diffuse impression de pousser la porte d’une bibliothèque et de feuilleter du regard ces grandes éditions de Jules Verne qui se faisaient au XIX°, ou une de celles du magazine l’Illustration que l’on trouvent très souvent sur les étals des brocanteurs.


A sa manière Jacques POULAIN, outre ses indéniables qualités de dessinateur et de graveur, est un chroniquer qui tout d’abord se raconte au travers de l’évolution de son style et des sujets abordés et qui, tout simplement, raconte des histoires qu’il nous charge de composer. Sont-ils sortis du bec du pélican tous ces personnages, ce qui ferait de ce bateau une sorte d’Arche de Noé inversée ? Au-delà de l’invention proposée, Jacques POULAIN par la diversité de ses tracés, de ses encrages, de ses représentations, nous donne le réel plaisir de contempler un travail d’une grande sensualité.