Antigone et Créon

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CLOVIS représente « Créon parlant à Antigone » mais qui peut être aussi « Œdipe parlant à Antigone », l’un lui demandant d’abandonner le funeste destin qu’elle forge en provoquant la Loi, l’autre lui demandant de l’aider à mourir. CLOVIS, dans ce large dessin réalisé au stylo à bille, adopte une composition très proche en structure de la conversation. 

Sur la droite des protagonistes, l’espace est très libre et se densifie à leur approche, créant un effet de paysage qui les place au premier plan. La conversation a débuté par quelques mots qui en définissent le contexte. Les personnages sont dans la grande intimité de la conversation profonde que le berceau des bras de l’homme délimite. Les mains sont amples, souples et vivantes, l’une d’elles tente d’ouvrir celle d’Antigone, ce qui serait alors, l’assentiment recherché. Antigone est tenue à entendre, elle souffre, CLOVIS raconte sa passivité contenue en l’habillant de traits sérés et verticaux que la nudité de ses bras contrarie de vulnérabilité.

L’homme lui parle et plus que l’ombre de son corps ce sont ses mots que CLOVIS exprime par le brouillard dense de l’entrelacs des traits qui habille son cou. Les mots sont murmurés, ils envahissent l’espace, Antigone en vacille, cherchant la farouche décision qu’exprime sa main fermée et puissamment dessinée .