Cette « Interrogation » est une belle suite à la « Vanité ». C’est un appel aux doutes, aux difficultés des choix, aux questionnements que l’on a sur soi, à l’idée de ce que l’on est pour les autres, et ce qu’ils sont pour nous ….
Je devine une femme et une autre, qui semble être La Mort, vêtue d’une cape à capuche. Cette œuvre me parait être dans un tournant stylistique où le dessin s’impose, laissant de côté le traitement des reliefs, des profondeurs, des matières. Jacques POULAIN était-il las de paraitre, de démontrer, de prouver ? Dans cette œuvre, il va au nécessaire, ne se donnant de la peine que pour la composition, focalisant notre regard, organisant notre éventuelle compréhension ; ce qui n’empêche aucunement les digressions, comme ce personnage au milieu de la gravure, ni cet autre qui s’accroche au bras de La Mort. Ce sont des enfants ? Est-ce lui enfant ? est-ce une évocation de sa jeunesse ?….
Les mains de POULAIN sont particulièrement travaillées et même quand ce ne sont que par quelques traits, il s’en dégage un fort sentiment de vie et de souplesse. Le personnage principal est songeur et joue avec ses mains et entrelace ses doigts un pouce contre sa joue. Il pense et c’est cette rêverie qu’il nous donne à voir.