Cette œuvre, « Petit homme » est à la frontière des styles de Jacques Poulain. D’un côté l’extrême détaillement, de l’autre la simplicité d’un Trémois, qui fut tant en vogue dans les années 70 en France et que l’on retrouve dans le corps juste tracé du nu féminin. Cette composition de la curieuse étreinte de la femme par l’homme est, elle-même, dans la fusion des styles. Les têtes sont traitées à l’ancienne avec ombre et relief et les corps, du moins celui de la femme, est juste exprimé d’un trait net et clair, comme le sont ces deux femmes et cet homme qui dansent au pied du petit homme au chapeau.
Guy F. me l’a dit, en me parlant de ce curieux personnage à la Dickens, mais qui pourrait tout aussi bien sortir d’Alice au pays des merveilles : il se met le doigt dans le nez … Mais quelles mains ! qu’en peu de traits les choses sont dites. A ce propos, avez-vous remarqué celle, à peine ébauchée, qui se trouve sur la gauche ? Elle semble appartenir à la femme. Une merveille de simplicité, du grand art, l’expression de la grande maîtrise … Usez un peu votre regard ou venez à la galerie, vous la voyez cette main ? Un pouce, un index et la manche …
Était-elle finie cette gravure ? La cascade des trois têtes tombant au pieds du nain, comme une virgule ancrée dans le ciel noir qui barre le lointain du paysage, laisse un désert habité d’esquisses. Composition singulière qui permet de tisser un récit, le nôtre.