L’enceinte

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Maminou le confirme : l’ovale de l’enceinte c’est elle, c’est pour elle, elles se sont parlé et ont des choses à se dire. Elle le montre à AÏNI, à Pascal aussi. C’est si peu étonnant que Maminou ait choisi cette œuvre de Philippe AÏNI. Maminou c’est une maman. Outre ses enfants, ceux qu’elle porta et à qui elle parla en caressant son ventre, Maminou est la mère de l’infinité des enfants qui croisent son regard.

« L’enceinte » d’AÏNI, ne porte pas que le fruit de ses entrailles, elle en exhibe la cause, une pomme magnifique dont le jus saliva le tréfond de son être.
Entendez-vous dans nos campagnes, au creux des sillons parfumés, le chant glorieux de la pomme, qui se laisse croquer.

« L’enceinte » rit et danse aux souvenirs enchanteurs.
Elle le veut se petit qui viendra sur son cœur.
Regarde comme la vie est belle à la poussée du Printemps.
J’entends déjà tes rires, tes pleurs et tes grimaces !

Va, bouleverse les nuits pour ne vivre qu’au grand jour. Ne te laisse enfermé que par les bras aimants qui t’apprennent à marcher et qui, pleins d’une tendre amitié, de l’extrême bout d’un doigt, te laissent le choix d’un retour tant souhaité.

Maminou est une chanson, elle n’en connait ni la musique ni les paroles. Elle ne connait que l’écoute attentive que son regard soutient et son sourire aussi.
Entendez-vous ce murmure qui bientôt se forme en mots ? Le babille prend forme, puis la parole vient, accompagnant la musique de la vie, que Maminou fredonne pour en encourager la forme.

Mamimou se regarde en regardant « l’enceinte ». L’une et l’autre se parle de souvenirs si proches à en gommer le temps.

« L’enceinte » c’est un mot qui se ferme comme les murs de château.
Pourtant ce mot strictement femme porte la destinée du Monde.
Bien plus qu’un mur, l’enceinte est une porte par laquelle passe le vent du temps qui se nourrit des âmes.
Sans Elle, le fier château,
que se construisent les hommes,
ne serait qu’une vaine érection
menacée d’éboulis.