Huile sur bois

femme

Alain Michel BOUCHER était un homme et un peintre cultivé, mais aussi et surtout un artiste, c’est-à-dire un artisan créateur.
Boucher savait peindre. Il le faisait d’un poignet tout aussi ferme que délié. La fioriture semble avoir été un cache-sexe dont il a fait l’économie.
Écrivain, il avait la phrase courte et le vocabulaire tranché.

Boucher est un peintre épuré.

Son œil fut nourri des regards qu’il porta sur les œuvres d’autres peintres qu’il intégra pour trouver le chemin de son geste. Dans cette peinture, ni datée, ni nommée, qui semble porter en écho Matisse et Picasso, sur un fond qu’aurait pu peindre Piet Mondrian, Boucher, homme économe d’effets séducteurs, n’utilise, comme à son habitude, que trois ou quatre couleurs.

L’identité de cette œuvre, où tant de Maîtres semblent évoqués, ne fait aucun doute : Boucher à une patte, une signature, un traitement qui lui sont propres.
Dans cette œuvre, on ne peut pas parler d’utilisation ni même de citation. Ce que l’on y voit est plus une imprégnation. Boucher est un peintre de son époque, cela ne l’empêche pas d’avoir une voix singulièrement reconnaissable.