Serge GOBBÉ quand il a vu le travail de Christophe PAULINO s’est extasié, et le mot n’est pas trop fort. Il a vu chez lui la même volonté d’exprimer au-delà de la représentation. PAULINO peint, ou plutôt encre, sur papier alors que lui nourrit le sujet sur la toile d’une abondante épaisseur, mais tout deux sont des observateurs de la quotidienneté.
La différence que je leur trouve est dans le regard porté sur le sujet de leur travail. L’un, PAULINO, observe et sert un sujet qui lui est extérieur, comme le fait un sociologue, ce qui ne l’empêche nullement d’apporter un regard personnel et d’exprimer son affect, sans toutefois profondément bouleverser le naturaliste de sa composition.
L’autre, GOBBÉ, utilise directement la scène représentée pour se raconter ou, il serait plus exact de dire, pour se conter et là, le naturalisme en prend un sacré coup et devient secondaire. Autant je ressens le travail de PAULINO comme celui d’un dire, que je ressens celui de GOBBÉ comme celui d’un chant, d’un chant profond et guttural, d’une déchirure que la masse de matière peine à colmater, à freiner.
Quand PAULINO utilise une scène, c’est le support d’une pensée, c’est un écho, quand GOBBÉ a une pensée à exprimer, la scène est un décor.
L’admiration profonde que porte GOBBÉ à PAULINO est peut-être dans l’idée d’une quiétude qu’il cherche et que l’autre semble avoir trouvé, comme si lui portait un drame douloureux et que l’autre exprimait une calme compréhension.
L’un comme l’autre disent l’humanité.