Comédien

Comédien

Ça, c’est un détail d’une buche de quatre-vingt-sept centimètres engoncée dans un voile de ferraille.
De très loin on voit la soumission du ligneux à l’ordre fatal qui dit l’élever, mais à la condition expresse que rien ne doit dépasser, aucune brindille, pas la moindre évocation d’écorce. Cette buche est fière elle dit aimer son sort, l’avoir demandé et ne pas regretter les flammes du foyer, fut-il familial, qui, sans cette transformation lui aurait été fatal. Elle est devenue œuvre, bien plus grande qu’elle-même, lui dit-on.


Elles sont rares encore à estimer cette destinée qui leur semble une fortune. Leur maître les montre, leur demande le silence, de n’être que ce qu’il leur a été alloué et, par une humble démarche en être les prosélytes, pour que demain toutes les buches du monde, même dans les villages les plus reculés de Bretagne, puissent envier ces habits de conserve et espérer le piédestal de l’estime de l’ombre.


En cheminant aux côté de Jean, en parlant des buches emmaillotées d’acier, nous évoquions la pièce de Ionesco, Les Rhinocéros, dont il porte le prénom d’un des protagonistes. Il me disait que les buches nues semblaient être passées de mode, comme on pouvait le constater à la GALERIE 75, où toutes sont habillées par Béraud qui en est le couturier.

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