Créon

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L’exposition des travaux de CLOVIS se termine. Certains disaient venir et n’ont pas pu, d’autres sont venus. Ceux-là ont découvert ou revu la puissance de son trait, le modelé de ses sculptures et surtout son sens de la composition et de sa façon de dire au-delà de ce qui est montré. CLOVIS a le culot du vide, ce vide qui guide discrètement notre compréhension vers ce qui est dit, dans le furieux dédale de ce qui est vu.

Ce vide dilue sa Madone dévorée par le temps imposé, construit le cheminement du regard et de l’esprit dans ses dessins, prend à témoin dans son gisant. Ce vide, si facile à remplir, est à la peinture ce que le silence est à la musique, il propose un voyage que les mots ne porte plus, c’est l’esprit qui s’engage.

Cette exposition mêle différentes étapes dans la création de CLOVIS, il y a toutefois l’élément récurent que sont les mains. Les mains de CLOVIS sont amples, tour à tour animales ou végétales, mais vivant une vie qui semble autonome. Les mains de CLOVIS accentuent ce qui se joue, elles ont la force d’un visage.

Cette exposition a été le prétexte à raconter la vie des différents protagonistes que l’on retrouve dans la drame d’Antigone. Quand tout semble dit, quand tous sont morts, quand la descendance d’Œdipe est effacée, Créon, chargé de la fatalité du trône, alors que sa femme et sont fils se sont privé de vie, marche vers son destin.

CLOVIS le fit massif, à l’image de cet étourdissant cheminement qu’il est le seul à poursuivre. Créon regarde ses mains, il semble leur parler et leur demander quoi faire. Comment ne pas penser à Oncle Vania à qui Sonia dit qu’il faut vivre …. CLOVIS représente Créon dans la nudité d’un être que tout abandonne, mais comme le dit son large poitrail, ses cuisses noueuses, ses bras faits pour la lutte, Créon va se lever. Il sera assassiné par Lycos – le Loup que le pouvoir affole.

Le plâtre de CLOVIS a été tiré en bronze. Toutes ces œuvres sont naturellement disponibles.