PAULINO, Christophe PAULINO, participe pleinement à cette continuité faite d’observation, de représentation et de narration. Les peintres sont les chroniqueurs de leur époque. La nôtre veut du tout numérique, mais les artistes ça puent des pieds, c’est bien connu. Alors les NFT, ces machins sans saveur, sans odeur, sans texture, tout justes bons à faire du fric et bouffer une énergie délirante, pour les stocker dans les ventres stériles des machines binaires, ce n’est pas leur truc, c’est pas son truc à PAULINO. Lui ce qu’il veut c’est un clou avec un mur pour l’enfoncer et y accrocher son boulot, pour qu’il puisse le voir, pour qu’on puisse le voir et en causer le verre à la main.
Déconstruire. Ça fait 50 ans qu’on déconstruit, au point de voir émerger des tas peut-être fait des produits de cette déconstruction, des tas de charbon, des tas de cailloux, des tas de gravats. Il y aura bientôt des tas de tas comme il y a de la crème à la crème dans « Astérix et les normands ». Et, malgré ces 50 ans, ça continue et on finit par croire que c’est intéressant, enfin que certains trouvent ça intéressant, surtout ceux qui en vivent…. les autres et j’en fait partie, sont simplement incapables de comprendre cette absolue nouveauté. Ca déconstruit brutal depuis plus de 50 ans au nom de Marcel, qui fut redécouvert dans les années 1960, mais auparavant il y eu un autre assaut, celui de la « Grande Laisse ». Connaissez-vous la « Grande Laisse ». Une belle manipulation qui nous donna des jolis héros comme Rothko, Pollock, Ryman et autres Fontana. Les liens sont très documentés, je vous les mets ci-dessous.
Là aussi, il a fallu du temps pour que le pas grand-chose retienne l’attention et supplée l’art fruit d’une pensée et d’une pratique. Il a fallu du temps et pas mal d’argent, pas mal de décisions administratives, pas mal d’auto-culpabilisation et beaucoup d’autosuggestion. Ce mal nourrit beaucoup de monde à la soupe de l’argent publique et il faudra attendre encore un peu que la lassitude en vienne à bout.
Reste que je m’accroche en accrochant des peintres comme Christophe PAULINO qui ne sont pas dans de délirants discours sur le rien et qui cheminent sur l’immense route de la création en bossant et en remettant constamment en cause leurs regards et leurs pratiques. PAULINO est un littéraire, il lui faut raconter et comme il est peintre, il le raconte comme le ferait un dessinateur de bande dessinées, et par le dessin, et par la couleur. Le trait de Christophe PAULINO a la puissance de ce qui parait facile, il donne l’impression du « je ferais pareil » ce qui laisse le champ à une étrange séduction.