C’est un émerveillement d’enfant qui se lit, en plus de l’admiration, dans les yeux et le comportement de ceux qui découvrent les travaux de Rebecca CAMPEAU. Oh ! regarde des boutons et là c’est quoi ces petites branches noires, moi aussi j’ai des perles de toutes les couleurs, tu sais à la maison, dans le tiroir du bas …. Oui, on en a tous de ces petites choses que Rebecca met en œuvre et qu’elle fait disparaitre dans le Tout de ses créations pour devenir « la chose » celle qui est vue et devient la perle, l’alfa et l’oméga du discourt quand elle est distinguée avant d’aller vite se faner à l’ombre d’une nouvelle découverte. Rebecca CAMPEAU raconte des histoires, dit de flamboyantes épopées pleines de péripéties et de rebondissement qu’il faut découvrir dans les replis de ses œuvres. Devant le travail de Rebecca CAMPEAU notre machine cérébrale s’emballe dans le grand déballage de souvenirs, de lectures, de paysages parcourus. C’est un peu Noël cette profusion de couleurs et de brillances et on se pardonne de nos écarts de pudeur à vouloir tout toucher en s’ébaubissant des heures qu’elle dût passer à broder, à coudre et à piquer. Mais elle doit s’en moquer, Rebecca, de ces heures à piquer la toile et le bout de ses doigts quand elle fabrique ces machines à images. Je l’imagine face à son ouvrage, devenir la pointe de son aiguille, soulever à deux bras la moindre des paillettes, patauger dans les évocations aquatiques en évitant d’y disparaitre et sommeiller voluptueusement dans les barques où se reposent ses personnages. Je l’imagine flotter dans un discours intérieur et échanger de singuliers propos avec les héros de ses œuvres. Il faut du temps pour percevoir le paysage, qu’au premier regard, on pense embrumé, puis, petit à petit surviennent des détails qui éclairent un passage, nourrissant nos esprits pour reprendre le voyage.