Jacques POULAIN glissa vers une simplification du traitement de ses œuvres gravées. D’abord fouillées, où le vide n’avait que peu de place, ces gravures se sont épurées. La « Danse » me semble être un bon exemple de ce glissement. En la regardant je pense à Matisse et à ses découpages.
Ce qui semble être une esquisse porte une grande maîtrise du dessin anatomique. Tout me parait juste dans la position des corps, dans les proportions, hors le sexe, qui lui, n’est pas abordé. Ces personnages ont des corps masculins, mais ils renvoient aux « Trois Grâces » qui furent tant peintes, dessinées ou sculptées.
La scène, décrite par POULAIN, donne l’impression d’être éclairée par les phares d’une auto et semble se passer dans une clairière. Ces trois corps ont le côté végétal des lianes ou des racines qui se mêlent sans pudeur à la sortie de l’humus. C’est Pan, certes sans sexe – ce qui n’est pas une petite chose, mais c’est Pan qui célèbre le bonheur humide et tiède de la terre, c’est Pan qui, dans une danse stroboscopique, nous prend par la main pour suivre sa farandole.
S’il était nécessaire de prouver les qualités de dessinateur et de graveur de Jacques POULAIN, prendre la « Danse » serait une bonne idée et j’envie Paule et Jacques P. d’en avoir fait acquisition.
Mon métier est difficile, il n’est fait que d’espoir de séparations qu’il faut payer de regrets.