Les plis délicats de « La chorale » que Rebecca fit dans la douce trame du textile, portent maintenant, pour Catherine, en ce lieu clos qui les borde de pompons, les voix compactes de l’unisson du chœur.
Je l’ai fait, petit, et je vois encore les enfants y jouer, et il m’arrive à ne marcher, en choisissant un pied, que sur le marquage jaune des trottoirs en espérant, sans changer le compas de mes pas, que le pied choisi se posera sur l’ultime pavé, répondant ainsi à une muette question, à un souhait. Les pompons de Rebecca CAMPEAU me font penser à l’espoir que l’on adresse au sort, à l’intuition, à l’occulte, à la superstition, à la mémoire aussi. Ses pompons marchent sur une ligne, les uns suivant les autres. Ils marchent au son des voix de la chorale cernée. Ils marchent le long de notre regard, en attendant l’arrêt, qui se fait sur le chœur, qui détaille les chanteurs et va sur la mousseur du lin qui entoure leur clos. Ce tendre mouchoir qui maintenant se caresse d’œil appelle une lecture en braille pour livrer un passé qui s’imagine proustien, délicat, féminin et que Rebecca CAMPEAU utilise comme le plan d’un lieu idéal, conçu pour l’aimable raison du simple plaisir d’être et ne vibrant que des chants qui lui servent de voute.