Art contemporain et local

Qu’est ce qui se passe à la galerie ?

Il faut être fou pour ouvrir une galerie

Il faut être fou pour ouvrir une galerie en pensant qu’elle est le couloir d’entrée à une mine d’or sociale et morale. La galerie et une forme de galère à laquelle on se condamne soi-même et comme tous les accros on arrête le soir et recommence le lendemain. Il ne faut pas croire que ces paroles soient pessimistes, elles ne sont que désespérées.

Quelques artistes régionaux sont, ou ont été, exposés pour leurs premières expériences professionnelles, ou pour un coup de pouce, ou par amitié ou pour des raisons plus profondes, mais en général, la GALERIE 75, car c’est son nom, expose des artistes lointains et c’est le sens d’une galerie que de représenter, ceux qui ne peuvent pas se déplacer et qui ont besoin d’une voix en dehors de leurs ateliers. Cette voix je la porte haut et fort en luttant contre ce qui souvent se dit, allant du fameux « coup de cœur » à « je ne mettrais pas ça chez moi » …. Il fut un temps où Cézanne, Utrillo et tant d’autres entendirent au sujet de leurs travaux ce genre de fadaises.

Militant ? oui, il faut être militant pour se jeter dans ce qui est aussi une incongruité car une galerie n’est pas un commerce comme les autres, du moins la mienne où je ne cherche pas à présenter ce qui est attendu, mais à proposer une autre lecture de ce qu’est une œuvre d’art, qui peut, bien sûr, être décorative, mais qui n’est surtout pas que décorative, c’est cette autre dimension de l’œuvre que je tente de porter et de partager.