Un GORGO c’est comme un livre, ça se lit ou ça se feuillette et lui-même interpelle en venant chercher l’œil pour livrer un détail, qui est la clé d’un élément, d’un pan, une espèce de phare, une balise, un guide attrapeur de pensées. Il y a toujours un bosquet qui masque le virage sur ce sentier hasardeux de la compréhension, il faut cheminer doucement, au risque de se tordre l’entendement et de s’arrêter sur une évidence aussi calme que trompeuse. L’intérêt n’est pas de connaitre une éventuelle vérité, de dépecer la mécanique de création, mais de s’y voir, de s’y entendre dans ce cadre posé et de grandir avec et même de changer de cap, de virer ses certitudes ; certes savoir où s’essuyer les pieds peut permettre d’éviter les impers, de se perdre en stupides miroirs à n’y chercher que soi et le coup de pouce, bienvenu, serait l’ouverture de la première porte, mais est-ce effectivement nécessaire ? le titre de l’œuvre pourrait jouer ce rôle, bien qu’on y cherche trop souvent la main-courante sur laquelle s’appuyer, nous arrêtant à son évidence ou à la profonde incompréhension qu’il suscite. Un GORGÔ n’est pas facile à apprivoiser, son approche frontale le renvoi à la banale lecture de l’image qu’indéniablement il est aussi, le confrontant avec le papier peint, le canapé à l’ordinaire que vit le poster et le calendrier des Postes. Vu dans la simplicité du brutal, le GORGÔ ne livrera alors que l’évidence d’un sein, d’une chute de reins, d’un bombé fessu ou d’autres détails qui feront dire l’impossible de mettre ça chez soi, que cela choque, déprime, heurte, bien plus que la télé ou que certains signes morbides d’une souffrance lointaine mais sans cesse racontée ; pourtant les enfants adorent GORGÔ et s’esclaffent en gourmandes descriptions ; bah oui ! un GORGÔ sent des pieds, mais quel bonheur, dans cette foire à rien ou à pas grand-chose qu’il est généralement donné à voir, que d’avoir à planter son regard et son âme, comme un gourmand affamé, avec couteau et fourchette, tables et chaises, verres et amis, dans une œuvre roborative et oublier cette foutue idée de manger debout des éponges parfumées d’artifices, seul ou au milieu d’autres nous-mêmes, sans couverts, face à la vitre du bocal à certitudes dans lequel on se plonge pour oublier son être en espérant être envié par ceux, qui nous voyant, rêvent, peut-être, d’y tomber.
Vent d'huile et de toile, comme une caresse, chaude et douce, les GORGÔ seront là et leurs toiles au chaud.
M
& Mme GORGÔ, par la quiétude apparente des sujets qu’ils
abordent, par la végétation qui habite leurs compositions et sans
aucun doute par le regard que je porte à leurs travaux, me font
penser, dans un autre registre, au Douanier Rousseau … mais pas
qu’à lui, car leur art est puissamment charpenté, construit,
réfléchi.
VERNISSAGE vendredi 21 janvier à partir de 18h
Le
plumard du lupanar en se teintant du rose de l‘émotion des chairs
envieuses, se courbe de chutes à désirer l’airain et se gonfle de
masses charnues où se nichent, au creux de la tendre souplesse de sa
peau, une constellation de boutons qui happent le regard et appellent
la main. Le crin, qu’emprisonne le carmin fané du velours, bombe
son assise à s’y échouer de désire en l’attente de volutes, de
rampe à gravir et de main courante sur l’entrelac des cœurs.
C’est diablerie de sens que cette cavale aux sabots de bois plantés
dans la fourrure du sol, propose à se poser sur ses reins, une main
sur la croupe et l’autre au garrot, en l’attente du départ de
l’ardente chevauchée qui effacera le dur conciliabule d’une
vorace gourmandise dont il est à craindre que peu lui suffira.
« La
volière » huile sur toile 116 x 89
« Le meilleur moment de l'amour, c'est quand on monte l'escalier » Ca a de la gueule comme citation, autant valable pour les tigres que pour les faunes à ce qu’en pensent les GORGÔ qui auraient pu nous dessiner un porte-avion pour faire plaisir à JOJO ou Clemclem – pas fastoche l’hypocoristique de Georges, qui de toutes façons ne devait pas toujours être porté à la rigolade à ce qu’en disent les Poilus qui devaient se contenter d’échelles plantées dans la bouillasse…. Quoiqu’il en soit, à force de charrier ces donzelles, gentiment fournies par le docteur « Fol amour » du coin, le malheureux Pan en a plein le dos et de gros problèmes avec sa L5 ; faut dire que la Harpie ne se trimballe pas sans prendre quelques précautions, c’est que ça griffe, que ça râle et, au moindre relâchement des grosses racines turgescentes qui servent de main-courante, ça s’envole et là … bonjour pour la gaudriole, retour au fournisseur et là … l’escalier n’est pas fatalement le meilleur moment ! « Gothic Novel » 92 x 73 huile sur toile
Ne vous plaignez pas de n’en voir que peu, faites un saut, c’est au 75 de le rue Bouvreuil, là les GORGÔ sont sagement en attente de votre regard et il vous suffira de tourner la tête pour apprécier leurs travaux…
L’ibis,
gardien des sciences et de la parole sacrée, se penchant sur Eve,
lui dit la présence de Lilith venue réclamer le loyer du
« Paradis » ou les enjoindre à le quitter. Adam l’avait
prévenue, ce machin sous cloche, chauffé au pétrole, ça ne
pouvait pas tenir bien longtemps, surtout avec cette tenancière qui
semble lui en vouloir sans qu’il sache précisément de quoi…. Il
se souvient bien de jeux partagés avec de la terre qu’ils
appelaient gadoue en jouant au docteur, à la marchande ; elle
râlait toujours pour être LA docteur et lui LE marchande ; ils
se sont perdus de vue quand Eve est arrivée en lui donnant une pomme
habitée par un ver, pauvre Adam, phobique comme il est, il en a fait
tout un plat prétendant que c’est pas de la tarte, pour un
végétalien-véganiste, ce fruit habité, qu’au mieux on pourrait
le consommer en compote, de toutes façons il avait mal aux dents,
Eve lui mâcha le fruit, lui donna la béquée, il oublia le ver et
Lilith, qui elle n’oublia pas en trouvant dans l’éternelle
jeunesse la pire des vengeance, celle qui inspira Ronsard….
Allez
dégagez, tirez-vous de là que je noie cet insipide endroit dans les
larmes amères de votre trahison ; allez peupler le monde des
vers, votre temps est passé ….
C’est à Eve que l’oiseau
vint parler, il avait de la tendresse pour cette femme que le sort
désignait comme soumise, alors qu’elle était la clé.
Tel deux miroirs face à face la Mort
est enchainée à la Vie
qui sans elle se meurt
La Mort et la
Vie ont très peur de ce que l’une invente et l’autre détruit
de ce précaire équilibre marqué du battement du fléau
l’une
gagne la douleur de voir l’autre s’épancher en de fatales
goinfreries
à en rompre le cycle des saisons que l’ennui de la
mer fit naitre
la main de l’inventée que la Vie fit paraitre
semble innocente dans ce jeu de balance
elle s’attarde
pourtant sur un plateau puis l’autre
croyant bien faire en
voulant corriger l’ordinaire
et dresser la Vie et écarter la
Mort
créant de ce fait l’hypothèse de Enfer
On reconnait un « GORGÔ » a ce qu’il ne rentre pas immédiatement dans la visée simplement décorative. Certes, le « GORGÔ » est coloré, bien construit, présente seins et fesses, chair et tissu, mais il semble se détourner des muettes conventions du joli pour aborder le discours. Passé le choc éventuel, le « GORGÔ » libère sa puissance narrative en laissant transpirer quelques éléments – qui, entre nous sont autant de fausses pistes, des « regardez par là pendant que je fouille votre poche » mais qui, déjà, nous indiquent que les choses arriveront doucement, à force de regards, aussi fugaces soient-ils, de passages et re-passages, d’attrapage d’un petit bout, qui, comme un sentier permettra une balade en faisant découvrir un autre sens, un autre horizon, déjà remis en cause à peine aperçu. Si le dictatorial canapé qui géra, il fut un temps, l’achat des rideaux et de la table basse, laissa passer le moment d’égarement de l’accrochage du « GORGÔ », il ne peut que constater l’immense agrément d’entretenir conversation avec lui et qu’en aucun cas l’état de sa couleur, de ses ressorts, de ses coussins sont un désavantage car il permet d’accueillir le regard rêveur ou attentif qui s’adresse à l’histoire qui peu à peu se dit et on entendra un jour, en parlant de lui, « tu te souviens ? nous l’avons acheté un peu avant le « GORGÔ ».
On
dit, ou on entend, concernant un tableau ou une œuvre, j’aime ou
je n’aime pas. Cela fait penser au jeu qui consiste à faire entrer
une pièce carrée dans un trou carré ou ronde dans un trou rond,
pièce et trou coloriés de la même couleur et jeu s’adressant à
la prime jeunesse du développement enfantin.
l’art n’est-il
qu’une pièce et ne sommes-nous que le trou que l’habitude
façonne à y faire entrer la pièce un peu nouvelle qui un jour
bloque notre contentement à reconnaitre ?
Est-il possible de
pencher vers un autre regard, abandonnant le trou à combler pour
considérer un escalier dont le rôle est de nous faire bouger et
dont les marches, qui se montent une à une, sont constituées de
l’œuvre puis de notre regard actif et dont la main courante est
notre soutien critique ? Evidemment, l’œuvre à une fonction
de séduction ou de répulsion si on ne considère strictement son
rôle décoratif et sécurisant, mais il est à espérer qu’à son
contact se crée une double narration, celle de l’esprit et de
l’œuvre, l’un enrichit de l’autre répond en créant, à
nouveau, l’interrogation, celle qui fait vivre l’œuvre et
nourrit l’âme.
Et les « GORGÔ » dans tout ça ?
C’est 75 rue Bouvreuil à Rouen, venez donc me dire, pour qu’on
en cause, si vous aimez ou si vous n’aimez pas.
Clovis
a réalisé un film - https://www.youtube.com/watch?v=GnJUJ9KCK4o,
qui raconte la venue de l’artiste dans le lieu qui, habité par la
nuit, accueille ses œuvres ; il est seul, il se parle et parle
à ses œuvres, s’interroge sur leur devenir et sur l’importance
du spectateur.
Ces questions, cette interrogation, ces causeries
avec les œuvres, sont aussi mon quotidien, que je sois ou non dans
la galerie à essayer de représenter, en son absence, l’artiste
qui m’honore en me confiant, au-delà de ses œuvres,
l’immatérialité de son être.
Bien souvent, en attendant que
mon seuil soit franchi par les revendiqués affamés de l’art et de
la culture, qui semblent se confondre en harmonieux décor de leur
descente de lit depuis que le COVID les frappa de stupeur, je suis
seul, comme la majorité de mes collègues et bien au-delà de l’art
visuel, à veiller sur la représentation de l’art produit. Je
cajole du regard et oins de mots les œuvres en attente de vue et de
dire, inquiet de l’artiste, pour qui montrer confine à une
impudicité nécessaire tant pour en vivre qu’à s’en nourrir, en
espérant ne pas en mourir.
Il faut du temps pour écarter la
distance du familier à l’œuvre présentée, pour l’apprivoiser
et en retour en être accepté. Il faut du temps pour se découvrir,
au-delà de l’habitude, dans le miroir mental que l’artiste nous
tend. Ce temps est le temps des galeries, il s’écoule des mots
échangés dans le moule de l’intimité des œuvres. C’est le
temps d’un voyage.
Le soleil matinal, dépassant les toits d’en face, inonde ma galerie d’une lumière crue, à en montrer, du bout de ses rayons, le laisser-aller, ou plutôt du laisser tout court, des cadavres de pluies, dont les carcasses de poussière, marquent la frontière du dedans-dehors que ma vitrine se plait à former. D’ordinaire des ronds encadrés de virgules marquent l’arrêt des curieux aux heures d’inouverture, qui le nez sur la glace dont les mains délimitent l’espace, jettent un regard dans la pénombre haussée de réverbères où dorment les GORGÔ. Quelques fois ces marcheurs impénitents, qu’un train n’attendra pas, signent de leurs fronts le fugace passage en me disant revenir, un jour ou l’autre, je les attends et ne me décide pas à effacer ces stigmates d’intérêt ou de oisiveté.
J’ai rien contre le froid, le frais, le pas chaud, le qu’on aimerait moins froid, moins frais et plus chaud ; on me dit que c’est de saison, que je peux mettre un pull, mais j’aime bien laisser ma porte ouverte, c’est plus accueillant, ça facilite la pénétration, ça casse ce regard trop rapide qui cherche les certitudes à coup d’œil glissant, comme le pas qui éloigne avant que l’autre dise un truc du genre … mais je vous en prie, entrez, une galerie reste un magasin dans lequel on est pas obligé d’acheter, Ha ! vous ne mettriez pas ça chez vous, c’est pas assez décoratif, ça va faire peur aux enfants, j’ai jamais vu des choses comme ça chez mes amis et puis c’est cher …. M. & Mme GORGÔ exagèrent un peu avec « La balade des minotaures », ils sont à poil, ça me fait froid ce truc, pour un peu je mettrais le chauffage, la porte est déjà fermée, et puis ils sont vraiment à poil, on voit tout, comment mettra ça dans son salon, ça va faire peur aux enfants et Dominique en a fait la réflexion : les testicules sont rarement au même niveau, hors les 10% des cas, et plus généralement plus haut à droite. Reste que c’est pas une peinture de saison, il faut largement attendre le mois de mai pour, si ça nous plait, l’accrocher sur son mur. Mais n’hésitez pas à venir constater, je vous prêterais des moufles.
Comment ça on ne dit pas merde ?, bah merde alors ! les GORGÔ sont grippés jusqu’au coup et il faudrait dire zut, ou pas d’chance …. Les v’là, M. & Mme GORGÔ, au fond de leur lit, au bord de l’agonie, obligés de regarder des vieilles cassettes VHS des « chiffres et des lettres » qu’un voisin leur à glisser sous la porte, les occupant pendant deux heures à rembobiner la bande puis reconstituer la cassette … pendant ce temps-là, vous me direz, ils n’écorchent pas la Morale de leurs représentations hybrides et peu vêtues, et cela leur donne un bon prétexte pour ne pas pu venir renouveler l’accrochage au 75, comme il était prévu …. Aux dernières nouvelles ils étaient très déçus ils avaient déjà vu la cassette, celle où Julien Lepers était si jeune et si beau …., mais ils allaient mieux et retrouvaient leurs appétits divers et variés, recommençant à mordiller crayons et pinceaux, envisageant, même, de nouvelles productions, nous forçant à l’attente qui fait le temps si long.
l pleut, une pluie grasse et collante, pas très intense mais mouillante et fraîche, presque froide dans les épisodes où poussée par le vent elle se prend pour une bourrasque, je dirais plutôt que c’est une bourrique à spongier les sols, à patinanter les moindres parcelles de terre, à charrier les mégots que des flémards inconscients balancent sur le sol croyant sans doute le nourrir … a-t-on déjà vu le bitume avaler ces saloperies ? par contre les avaloirs de trottoirs immensément gourmands s’en délectent. En remontant la rue, qui me semble pénible, un ruisseau diluvine en traversant hors des clous, j’évite les vaguelettes et pousse la porte du 75 où GORGÔ sommeille attendant mon retour, il est 4 heures, l’heure du goûter, j’ai trainé dans les bras de Sophie, Edward au féminin, merveilleuse artiste du ciseau œuvrant derrière la porte du garage, en pensant à Serge venu visiter l’expo que Brigitte lui montra. Je regrette mollement la déconvenue de Serge, on se reverra. M. & Mme GORGÔ viennent mardi prochain apporter quelques nouveauté et Monsieur M. attendra le lendemain pour fêter un anniversaire qu’on lui souhaite agréable. La pluie a cessé, les mégots stupéfaits d’un arrêt si brutal rongent leurs miettes de tabac en attendant les futures approches de la mer où ils retrouveront leurs milliards de frères.
J’ai pris mon courage à deux mains, il roupillait dans le fond d’un ténébreux inconscient dont il avait avalé la clé. J’ai pu constater, sans prendre aucunes dispositions particulières, que je stockais un tas de trucs oubliés dans ce lieu sentant un peu le moisi de l’entassement. Mon courage s’étira en se grattant sous les esselles, comme dans les films, bailla en réclamant du café et du temps pour se reconstituer, ce qui me fit lui faire remarquer qu’avec tout le repos qu’il avait eu, ce dont il avait besoin c’était une stimulation, une motivation, un horizon, un que sais-je encore… et que l’éponge, la raclette et l’escabeau étaient des accessoires du tonnerre pour lui procurer l’ivresse du changement, qu’à son insu il désirait. Quand je vois les laveurs de carreaux faire des huit avaleurs de mousse et qu’en cinq-sept tout est sec, brillant et transparent, je me dis, en regardant le résultat de ma propre entreprise, que ce sont des magiciens, des danseurs de poignets, de sublimes artistes. Décourager le courage est chose facile, il suffit de laver ses carreaux. Pourtant, quelle belle motivation que celle de dégager la vue et de faire surgir le promeneur, sans qui ne quitte le trottoir, au milieu des œuvres de M. & Mme GORGÔ et de lui donner l’envie de pousser la porte, qui elle-même serait lavée. Après âpres discussions mon courage a remis le couvert et si le résultat est médiocre, c’est souvent le cas avec les amateurs de résultats faciles, surtout dans le domaine de l’art, la vitrine de la GALERIE 75 a retrouvé une acceptable transparence à en faire ronronner un GORGÔ à qui je pense avec tendresse aujourd’hui.
Ténébreuse histoire de mecs travestis en chevaux et en dragon, se battant à coups de lance et de queue, l’un se prenant pour Saint Georges et l’autre étant le diable …. Ca, c’est la fête du Doudou de Mons, fête comme ils savent le faire dans le Nord et aussi en Belgique, fête que me raconte Guy en regardant « Le combat avec l’Ange » de M. & Mme GORGÔ ; là, toute la nuit Jacob se bat avec un Ange qui finira par lui flanquer un rude coup dans la hanche en lui disant qu’il a gagné, pas l’ange, l’autre, le maintenant boiteux, destiné à bâtir un peuple, du Marvin avant l’heure, costaud le mec que l’ange appelle Israël trouvant peut-être que Jacob ça fait un peu papier à rouler. Faut pas désespérer si les gars sont déguisés en bouc et en grand bébé c’est pour le plaisir du spectacle, d’où la référence au Doudou. D’un autre côté les GORGÔ, comme Delacroix (hum … Lacroix, encore du papier à rouler …) représente l’Ange en mec, lui donnant de facto un sexe et l’ange a un lange, que lorgne Jacob pour savoir si il en a une plus grosse, mouais, c’est à désespérer, c’est pour ça qu’il y a des pommes, pommes de discorde, mais d’or à vous en boucher un coing.
M.
& Mme GORGÔ …. Allez, je traduit : un homme et une femme,
on peut imaginer d’autres combinaisons genre wokisme (cuisson au
wok ?), mais ça peut devenir polémique et jeter un froid comme
dirait Victor en remettant son anorak, donc on se contente du M. &
Mme ?
Dans ce cas, on dit que c’est un travail de peintre
en parlant de leurs peintures ? Mais pourquoi ne pas dire « un
travail de peintresse » et dire Mme & M. GORGÔ, bah oui,
sans vouloir y voir du mal, c’est quoi cette domination du mâle ?
D’un autre côté, mettre la femme en avant, genre galanterie
de théâtre, pour la faire entrer la première, est une bonne façon
d’éviter l’accident si la maison s’écroule …. Pareil pour
la peinture ? mais là c’est le gars qui dérouille ou qui a
tous les éloges du premier de la liste et la « madame »
étant positionnée en second, n’a qu’un second rôle.
Mais
alors ! qui fait quoi dans ce qui nous est présenté comme une
histoire de famille ? et on voit quoi, un travail de mec plein
de poils et de testostérone ou un travail de gonzesse mignardant au
fond de sa cuisine ?
Et si on ne voyait qu’un travail
d’artiste ? Ce mot, artiste, est bizarrement fémino-masculin,
un peu comme peintre qui s’accompagne autant d’un LE que d’un
LA, j’aime mieux LA peintre que le peintresse, mais ce qui est le
plus appréciable est le travail produit.
En fait je n’attache
pas d’importance au sexe du peintre et insister sur son éventuelle
féminité peut sembler vouloir dire que pour une femme elle se
débrouille pas mal.
La règle de l’accord avec le genre de
proximité me semble une bonne façon de parler fluidement et évite
l’utilisation du masculin en tant que neutre trop souvent compris,
hélas, comme n’étant pas le féminin.
Le travail de M. &
Mme GORGÔ est un travail remarquablement humain, cultivé, maitrisé.
C’est une osmose plus qu’un travail à deux, bien qu’il le
soit. Tant qu’on ne sait pas qui fait quoi, et même si on le sait,
c’est un travail de femme, c’est un travail d’homme, c’est un
travail de PEINTRES.
Les GORGÔ et pour 15 jours encore, nous montrent d'autres travaux que vous pouvez venir découvrir jusqu’à la fin du mois. Les peintures qui ont été remplacées sont encore à la galerie et vous pouvez les revoir. C’est un nouveau voyage qui s’offre à nous, une autre façon de s’aérer et de prendre la hauteur de ces peintres.
La
noirceur de l’eau épaisse comme un feutre absorbe la pensée
dans
laquelle je me noie
nul bruit, pas même le murmure de la plainte
qui coule de mes mains,
seules objets d’un regard perdu
Je
crois que je souffre, je ne m’en souviens pas
un calme étrange
rythmé d’un souffle ténu me dit que j’habite ce corps
gonflé
d’un apaisement sournois
j’ai peur de bouger, de réveiller la
déchirure
de quitter ce cocon ouaté qui me fait oublier
Je ne
ressens plus rien
est-ce cela le bonheur
ne plus avoir à
craindre de le perdre
Je sais que derrière il y a l’autre
moi-même
aux mains gluantes d’effroi plaquées sur le mur de la
réalité
j’aime son étreinte qui me dit exister
fuir,
j’aimerais tant fuir et rester
je suis anéanti
le sable de
mes os a cessé de trembler
je me souviens enfant à la plage,
affolé de froid
le corps secoué des soubresauts juste après le
bain
puis le calme
l’étonnant calme confortable comme un lit
douillet
pourquoi lutter, je suis si bien, je sais que je suis
moi
il n’y a que la douleur qui puisse me le dire
elle a la
vérité de l’assassin qu’elle me propose d’être
en me
noyant dans le feutre de cette eau noire
à en boire mon âme
2013, cette toile est datée de 2013, pourtant il semble tellement prémonitoire cet ectoplasme porteur de rose qui semble sortir du mausolée glacial d’une ancienne investiture. La femme, couchée dans un lit d’une blancheur virginal, trop peu large pour y être accompagnée, fleurie de pudique violette, semble dormir veillée par une puissante créature ayant abandonné toute idée de conquête, seul l’insecte, que l’on devine attiré de sang frais, bouge dans cette composition et semble la fuir en désespoir de ne point en trouver. De cet espace clos où filtre une pénible lumière, il ne paraît qu’ennui et sinistre silence, veille d’endormie, faute de réveil et de mettre dans cette couche l’envie de ne pas y rester.
Je
voyais une évocation de sisley dans cette humide balade, que je
situais en 1910, ou une projection d’un remake de Fellini avec
Mastroianni dans le rôle du minotaure, ça c’est dû au titre « la
cité des femmes », titre de cette splendide peinture, que
Gérard Crépel regarda plus que longuement, en marmonnant son
immodérée admiration pour le Douanier Rousseau, dont il voit une
évocation avec ce front d’immeubles et la profondeur des teintes
….
Mais, est-ce Lilith, déesse du vent et des tempêtes, œil
noir, qui tente de voiler le Soleil, ou est-ce la Lune qu’elle veut
cacher sous le regard vigilent d’un archéoptéryx surveillant le
départ des mâles chassés de la citée ?
Les bonnets
Phrygiens sont-ils une évocation du républicanisme du Douanier,
aussi connu pour son pacifisme, d’où cette familiarité des
humains et des animaux, images édéniques, tant présentes dans ses
œuvres et qui, chez les GORGÔ, va très souvent jusqu’à
l’hybridation ?
Cette toile, dans son timide format, raconte
bien plus qu’il ne se perçoit à la première rencontre, il
faudrait aussi parler des squelettes des dômes et des doctes clercs
à qui on fait suivre le convoi et puis, pour mon propre plaisir,
reparler de 1910 et des grandes inondations….
La
fée n’est rosse que faute de n’être pas un cheval, elle n’en
est même pas une pâle imitation, elle ne veut être qu’un oiseau
aux ailes délicates et se poser là où l’air libre lui offre son
appui.
La fée fut femme et le reste encore et bien que chassée
pour sa liberté, elle dit que son sein couve plus d’amitié qu’on
saurait lui voler. Elle se fout de ces fous jaloux de son chat, si
libre que des ailes, à lui aussi, lui ont poussé, ce qui le fait
ronronner aux caresses données sans attente d’un dû aussi indu
que triste. La fée se casque d’amertume à être déjugée, on la
veut au foyer, elle entend dans le feu, qu’ils disent purificateur
et la traite de sorcière, elle qui ne veut qu’enlacer, protéger
et aimer ; ils ont peur de ces dents dont ils la croient bardée,
celles de son casque, qu’elle porte par humble respect pour ces
êtres emplumés qu’elle espère imiter et celles plus cachées,
plus intimes que leurs esprits défaillants imaginent dangereuses. La
fée n’est rosse que pour les dompteurs de chair, les promoteurs de
fers, les cimenteurs de moments, les impuissants à sentir la caresse
du regard dont ils croient détenir, eux seuls, le pouvoir
d’adresser.
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